En Italie, tout change, rien ne change... encore une fois!

À nouveau... Gouvernement démissionnaire, Président de la République chargé de nommer un nouveau "Presidente del Consiglio" afin qu'il change la loi électorale et conduise l'Italie jusqu'aux nouvelles élections.

Encore une fois, pour l'énième fois dans les dernières quatre années. Instabilité? Spéculation? Incapacité? Insatisfaction populaire et envie de changement?

Ce qui est certain c'est que le NON du dernier référendum du 4 décembre dernier promu par le Gouvernement Renzi a été sous certains aspects, un vrai plébiscite, plus qu'un véritable référendum, car il a déterminé l'échec du Gouvernement en place et son départ, laissant encore une fois la péninsule  dans le chaos.

Mais le nouveau Gouvernement de Paolo Gentiloni auquel le Président Mattarella a donné cette dure tache ne semble guère satisfaire les exigences et la volonté de changement manifestées par le peuple italien dans son NON référendaire.

  Si le Premier Ministre choisi semble en apparence être symbole de rapidité et de compétence, capable sur papier de porter à terme les réformes nécessaires avant les élections démocratique, les autres membres du nouveau Gouvernement choisis par lui ne sont pas différents du Gouvernement échu. Peu des changements ont ainsi été apportés à tel point qu'on pourrait parler d'un Gouvernement Renzi 2, manoeuvré par ce dernier en silence.

Deux figures institutionnelles sont les plus largement critiquées:
Maria Elena Boschi, ex Ministre aux réformes, qui avait été la promotrice de la réforme constitutionnel dévouée, non seulement n'a pas fait marche arrière, mais bien au contraire, a été promue de rang ministériel.
Angelino Alfano, ex Ministre de l'Intérieur, a vu sa place changer pour devenir Ministre des Affaires étrangères. Ce dernier choix reste du moins incroyablement mystérieux vu la totale absence de compétences internationales de ce personnage qui a grimpé l'échelle politique depuis le dernier Gouvernement Berlusconi, en passant de Vice-Président du Conseil, à Garde des Sceaux, à Ministre de l'Intérieur, et maintenant Ministre des Affaires étrangères. Un parcours de haut niveau que même pas Giulio Andreotti avait marqué, alors que les compétences politiques d'Alfano sont inconnues à la plupart et qu'aucun succès flagrant est remarquable dans ses mandats. Ce choix est-il donc dicté par une volonté d'accroître son CV ou par la volonté de lui enlever la dure charge de gérer la problématique situation migratoire?

Bien, tout change, sans véritablement changer dans cette nouvelle formule gouvernementale italienne censée conduire le pays aux prochaines élections en 2017: un Premier Ministre qui démissionne pour continuer à orchestrer le nouveau Gouvernement par les coulisses, tout en reprenant sa campagne électorale pour se présenter comme candidat aux élections prochaines et un Gouvernement qui pratiquement est le même du démissionnaire et dont le responsables de l'échec non seulement n'ont pas fait marche arrière, mais ont même obtenu une promotion!

Encore une fois, les contradictions à l'italienne, avec une volonté populaire bafouée au ridicule!

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